samedi 26 septembre 2009

Je suis une vague

« Swouch... Swouch.... » Toute tranquille, j’accoste le bord de la grève. Je côtoie les petits trésors enfouis, déterrant certains, déplaçant d’autres. Les petits cailloux se laissent polir aux doux câlins que je leur fais. « Swouch... Swouch… » Douce mélodie composée quotidiennement au rythme de la vie, ma vie. Je laisse le soleil admirer mes diamants qui à son regard, éclatent de splendeur, dansant sur mon duvet aquatique. Le vent caresse tendrement ma silhouette. Mon corps tout mou, se laisse modeler au moindre souffle. Les nuages s’admirent sur mon visage miroité. Ils sont gros, blancs, de belles boules de coton ouaté dispersées ici et là sur une scène bleutée élevée dans le ciel. Celui-ci dépose ses couleurs sur mon dessus transparent, limpide. Quelques goélands se laissent voguer à la dérive par le léger soupir du vent. Je me sens paisible, calme, au cœur de mon Être avec ces beautés amicales. Je suis sans soucis, en toute tranquillité. 
 
La vie vague… 

Le ciel variable regroupe les nuages qui se tapent dessus comme des « bumping cars » d’un manège. Se sentant un peu agressés par l’un et par l’autre, les nuages entassent leur colère au point de changer du blanc au gris puis finalement au noir. Et voilà, c’est le trop-plein qui éclate ! Ils ne peuvent plus se retenir. N’en pouvant plus, l’un d’eux s’effondre en larmes provoquant ainsi une tornade enragée sur ma belle toile aquatique lisse. Je sens la pluie de larmes m’agresser. L’agitation intérieure au son pluvial monte. « Non, c’est trop, c’est assez ! » me dis-je. Moi non plus, je n’en peux plus de leurs agissements. « Arrêtez ! Arrêtez de laisser tomber sur moi toutes vos peines, vos colères vos agressions que vous avez l’un envers l’autre ! » Comment faire pour qu’ils m’entendent dans tout ce vacarme essoufflant ? Je décide donc de leur démontrer la force de ma colère. Mon tapis aquatique se met à secouer de plus belle, formant ainsi de grosses vagues bleu gris. Les oiseaux, tous déséquilibrés, s’envolent de plus belle en battant fort les ailes. La tension de mes vagues monte de façon graduelle au point où je touche les nuages gris. Tremblant de frayeur, ils tentent de monter plus haut dans le ciel pour se blottir contre le ciel inatteignable. Pour un instant, j’ai ressenti leur sensibilité et leur fragilité. Aussitôt, mes pics blancs redescendent tranquillement s’attendrissant puis s’aplanissant calmement. Enfin, les nuages laissent couler une dernière larme, essuyant ainsi le gris résiduel de leur colère pour se blanchir de pureté. Le ciel retrouve sa place parmi les siens, accueillant ainsi l’harmonie à nouveau entre ses boules de coton ouaté. Et moi, je retrouve ainsi ma place au soleil, ma sérénité, mon calme. Laissant mes diamants briller de plus belle. Les oiseaux reviennent « se la laisser couler douce ». La vie reprend la vague… 


Annette Poirier


Noël 1936

J’ai sept ans et pour la première fois je pourrai assister à la messe de minuit.

À cette époque, c’était bien avant Vatican II, il n’y avait pas de messe le soir sauf à Noël où le prêtre pouvait célébrer trois messes à la suite l’une de l’autre. La première messe commençait à minuit exactement et les personnes pieuses et les moins pressées assistaient parfois aux trois messes, les autres comme nous qui habitions à quatre milles du village quittaient aussitôt la première messe terminée.

Plusieurs jours avant Noël, les enfants étaient surexcités à l’idée de veiller tard pour une fois et surtout réveillonner en pleine nuit. Des semaines et des semaines avant la fête, les mamans et les grandes soeurs s’affairaient à préparer un festin inusité: tourtières, ragoût de boulettes, tartes, gâteaux, beignes et bûches de Noël. Le grand soir arrivé, papa allumait le fanal, car nous n’avions pas encore l’électricité, il se rendait à l’étable pour atteler le cheval au traîneau. Vêtus de nos plus beaux atours, bien emmitouflés dans la peau de carriole nous glissions sur la neige blanche tirés par notre jument Nelly qui trottait joyeusement au tintement des grelots suspendus à son harnais...« au petit trot s’en va le cheval avec ses grelots... »

La pleine lune éclairait notre route et un froid vif nous pinçait les narines lorsque nous osions sortir le nez de nos foulards, une fumée blanche s’exhalait des narines de Nelly.

Arrivés au village longtemps avant l’heure, papa dételle Nelly et l’attache au chaud dans l’étable de Monsieur Aubé. Nous nous joignons aux gens des rangs regroupés à la salle paroissiale pour échanger des nouvelles en attendant le début de la messe. A l’heure venue, nous prenons place dans notre banc de famille qui se trouve juché au jubé juste à côté de l’escalier; trop petite pour voir l’autel et le célébrant en bas, je me reprends en épiant chaque arrivant qui doit nécessairement passer devant notre banc. De plus, nous sommes placés près de l’orgue et des chantres.

A minuit Monsieur Lavallée entonne le « minuit chrétiens » et au refrain la chorale s’époumone avec lui « peuple à genoux, attends... » Je n’ai pas sommeil, j’ai trop à voir: l’église toute illuminée et décorée, c’est féerique! Les orgues vibrent, tout le répertoire des cantiques de Noël y passe, au moment de la communion, nous descendons du jubé et en m’approchant de la Sainte Table, je peux contempler la crèche avec son petit Jésus en cire tout blond et tout frisé. Sur la balustrade est installé un tronc surmonté d’un archange qui salue à chaque pièce de monnaie déposée par un enfant riche sans doute...
La messe terminée, le retour se fait avec un peu moins d’enthousiasme, j’ai froid, j’ai sommeil et j’ai hâte de retrouver la tiédeur de mon lit. De plus je n’ai plus faim et je n’attends pas de cadeaux, je n’en ai pas l’habitude, mes parents sont trop pauvres. Surprise! En arrivant à mon lit, j’aperçois mes deux poupées de plâtre vêtues de neuf et bien installées sur leur petite chaise de bois; il y a également un petit lit en bois avec matelas et oreiller. Ces deux poupées jumelles garçon et fille, je les avais reçues de ma grande soeur, très fragiles, les bras et les jambes articulés retenus par de minces élastiques, j’osais à peine y toucher, le souvenir d’avoir cassé par maladresse quelques années plus tôt l’unique poupée que ma soeur ait jamais possédée me hantait encore... A mon insu, mon père m’avait fabriqué ces deux petites chaises et ce lit, maman avait complété ces chefs-d’oeuvre en confectionnant le matelas, l’oreiller et les vêtements de rechange.

Ce fut le plus beau cadeau de mon enfance! Ce qui me rendit cependant heureuse par dessus tout, c’est que mes parents en posant ce geste ensemble pour me faire plaisir semblaient s’aimer un peu plus que d’habitude cette nuit-là...

Annette Garant Beaulieu

jeudi 3 septembre 2009

Jour Un de mon existence

Et de une … et de deux
Lorsque je fis irruption dans l’univers de mes parents, un matin blanc du 3 novembre 1942, battait près de moi un cœur jumeau, celui de ma sœur Monique. Comme je suis née la deuxième, elle s’amuse encore aujourd’hui à me dire que je l’ai poussée. La même année, on célébra le 300ième anniversaire de la fondation de Montréal par Maisonneuve.

Nous sommes nées au Centre hospitalier de Verdun. Monique la première, à 09 H 30 et moi, cinq à vingt minutes plus tard, écart jugé raisonnable pour un accouchement gémellaire. Ce temps doit être le plus court possible car le second bébé souffre, car il subit les contractions et les pressions qui ont permis au premier de naître et c’est douloureux. Pour la naissance du deuxième bébé, la nature est fantastique car le premier ouvre la voie à ce deuxième qui souffre, facilitant ainsi son expulsion. L’accouchement fut pratiqué par le Dr Bédard.

Deux bébés du coup, quinze jours et cent soixante-treize biberons, quatre-vingt-quatre couches, vingt-huit lessives, cent cinquante heures de sommeil hachées et partagées. Des montagnes de rigolades, des tonnes de câlins, des sourires par centaines. Une famille débordée, agrandie, réunie, émue, enchantée et, quand même un peu fatiguée. Pour mes parents, passer de deux à quatre a dû être un cap difficile à franchir et c’est sans doute devenu de la gestion d’entreprise.

Rang dans la famille

Monique et moi occupions les troisième et quatrième rangs dans la famille. L’aînée, Muriel, nous a précédées de vingt-quatre mois; Jeannette, de douze mois, tandis que notre frère cadet, Louis-Robert, est né trente-six mois plus tard.
Cinq jours suivant notre naissance, on nous fit baptiser à l’église St-Paul de la paroisse Côte St-Paul.

La signification de nos prénoms

Marie Christine Jacqueline - De l’hébreu, cela signifie « Ya’acob », c’est-à-dire - que Dieu favorise. Dans ma vie, ça s’est avéré vrai.

Marie Médérise Monique - De l’hébreu, cela signifie « Minekka », c’est-à-dire – cadeau. Pour moi, Monique est un cadeau bien vivant.
Ha! Ha! Notre arrivée sur terre serait donc un véritable « cadeau du ciel ».À vous d’en juger.

D’autres naissances multiples

Dans notre famille, il y a eu plusieurs naissances multiples. Ma mère, Marie-Anne Richard, avait deux sœurs jumelles : Raymonde et Exéline. Lors d’une première grossesse, l’épouse du fils de tante Émilie Richard, pensez-donc, a eu des triplets : Miguel, Mélissa et Maxime. Mon père, Marcel Murray, avait un frère jumeau : Gérard, et une sœur jumelle : Yvette. Celle-ci a mis au mon

Jacline Malépart, animatrice, Montréal

Acrostiche


Je me rends compte que ma biographie, en fait, raconte mon passé au présent car,

Bien petite, j'ai toute de suite aimé les crayons et les cahiers d'école comme une fée enjouée.
Irrésistible projet au coeur des mots liés où le récit est un voyage à faire à pied.
Oui, j'ai eu bien du plaisir à me dire sans trop mentir.
Grabouilli d'abord, écriture d'alors,ça fait bien du monde à bord.
Rarement donné mon ombre au soleil mais plus rires au ciel.
Au clair de ma plume et même au clair de la lune, mon ami Pierrot s'y trouve.
Pari relevé, je lève la main, elle sera prête au petit matin.
Hier encore j'avais vingt ans, maintenant, je savoure mes soixante ans contenus dedans.
Iinspirée, je vous assure par mes participants aux ateliers d'écriture.
Enfin au dernier chapitre, au point final, rien que des mots devenus complices.


Jacline Malépart
Animatrice, secteur de Montréal

mardi 1 septembre 2009

Si vieillir m'était conté

Mon héroïne se prénomme Vieillesse. Je l’ai bien connue à toutes les étapes de ma vie. Elle m’a influencée, entourée, impressionnée surtout après que je l’aie rejointe dans son groupe d’appartenance.
D’abord, dès ma naissance, Vieillesse était présente ; en effet, mes deux grands-mères ont assisté au double accouchement de ma mère, lorsque ma sœur jumelle et moi sommes arrivées en ce bas monde. Surprises et tendres à la fois, elles se sont bien occupées de nous, jusqu’à nous faire baptiser ce même dimanche de juin 1941.
Ensuite, Vieillesse qui habitait un logement tout à côté du nôtre, je l’ai bien côtoyée, dès mes premiers pas jusqu’à mon adolescence, alors que grand-père Arthur m’assoyait sur ses genoux pour lire « La Presse ». J’étais curieuse de connaître les mêmes choses importantes que lui. Ses blagues et ses jeux de mains avec ses doigts entrecroisés m’amusaient pendant que je découvrais la magie de tout ce qu’il connaissait. Comme je le trouvais savant ! Par ailleurs, la chaleur des bras de grand-mère Anna savait me consoler et me bercer afin d’endormir toutes les douleurs physiques qui m’assaillaient. C’est avec elle que j’allais, chaque jour, chercher les œufs au poulailler alors qu’elle me racontait ses souvenirs d’enfance. Comme elle savait me faire rire au travers de mes larmes !
De même que, à cette époque, Vieillesse voulait dire aussi visiter mes autres grands-parents qui habitaient sur une ferme un peu plus loin. Combien de fois me suis-je assise près de mon grand-père Leduc dans sa Buick 1940 pour me rendre à la messe du dimanche ? Je sens encore l’odeur du cuir et je vois danser les petits pompons qui ornaient la lunette arrière. Quelle belle invention pour moi qui ne connaissais que le cheval et la voiture ! Et que dire de la patience de ma grand-mère Flore qui cuisinait de bons gâteaux au chocolat et à la crème pour me régaler le dimanche et les jours de fête ? J’entends encore le rire et les taquineries de mes nombreux cousins et cousines entassés autour de la table.
Puis Vieillesse a pris une toute autre couleur lorsque je suis devenue adolescente. Les religieuses sans âge qui m’enseignaient au pensionnat me semblaient bien sages. Comment ces femmes pouvaient-elles être heureuses ? Pourtant, était inscrit sur leur visage ce bonheur tranquille qui caractérise souvent les gens qui avancent en âge.
Et dans ma vie adulte, Vieillesse m’a encore plus impressionnée, puisqu’elle venait à mon secours lorsque mon rôle de mère arrivait à me dépasser. Elle prenait le visage de ma mère ou de mon beau-père. Lors de mes accouchements, maman venait à la maison prendre soin du bébé et mon beau-père Jean-Marie savait toujours m’encourager dans ma routine de tous les jours. Il était si gentil et si compatissant lorsqu’un coup dur m’arrivait !
Vieillesse m’a aussi chagrinée lorsque mes deux parents sont décédés. L’un par accident tragique, l’autre des suites d’une longue maladie. Ces êtres qui m’avaient donné la vie m’étaient retirés ; comme ça été difficile pour moi de me retrouver orpheline. Plus de balise, plus de sagesse pour m’épauler, plus de dimanche où je pouvais les visiter et me remémorer les bons moments de mon enfance ; j’étais désemparée !
Puis Vieillesse m’a rattrapée moi-même graduellement jusqu’à aujourd’hui où je suis à la retraite. Vieillesse que j’apprécie puisqu’elle me permet de jouir de la vie tout doucement et à mon rythme. Mes enfants et petits-enfants font ma joie. C’est moi maintenant qui suis la sage de la famille, qui peux les encourager et les dépanner à l’occasion.
De surcroît, Vieillesse me permet de connaître de stimulantes activités, de nouer de nouvelles amitiés, puisque le temps, qui était une denrée rare dans ma vie active, devient mon meilleur complice. En effet, j’en use à ma façon, pour mon plus grand bonheur.
Généreuse, Vieillesse est toujours là qui me suggère de faire attention à ma santé, à la suivre de plus près et à la respecter, afin que je devienne une belle vieille, à l’instar des personnes du troisième âge que j’ai connues tout au long de ma vie. D’ailleurs, ne me suis-je pas toujours sentie très proche des personnes qui arboraient avec fierté leurs cheveux blancs?
Surprenante, Vieillesse montre aujourd’hui un visage beaucoup plus jeune que celui d’autrefois. Bien sûr, elle compte le même nombre d’années, mais elle est plus dynamique, plus responsable de sa prise en charge ; grand-mère maintenant se teint les cheveux, se fait belle dans son miroir, porte des vêtements plus jeunes. Grand-père, lui, s’adonne à divers sports pour se tenir en forme, astique son véhicule motorisé en vue du prochain voyage de fin de semaine ou pour aller passer ses hivers dans le Sud.
Jusqu’à la résidence d’aînés qui se montre plus attrayante pour Vieillesse que les anciens mouroirs d’autrefois. Leur offrant plein d’activités, ces maisons de retraite sont invitantes pour ces aînés qui désirent se reposer de tous les travaux domestiques qu’exige une maison unifamiliale.
Étonnant comme partout dans le monde, l’Université du troisième âge flirte avec Vieillesse qui, elle, se laisse séduire et attirer par tous ces cours fascinants. Elle s’en trouve valorisée et maintient son intellect en forme autant que ses muscles dans la salle de conditionnement physique. Aussi, quelle activité intéressante offerte par ces nouvelles machines que sont les ordinateurs ; ainsi Vieillesse s’en sert pour communiquer avec ses amis en tout temps. Débarrassée de tous ses soucis, elle ne se peut plus de s’étonner devant cette invention et de se familiariser avec la nouvelle technologie.
Vieillesse, par ailleurs, se dépense sans compter au service des plus démunis ou de ses congénères, en pratiquant le bénévolat. Au centre communautaire, à la bibliothèque, accompagnant des enfants qui désirent de l’aide aux devoirs, près des handicapés, à la maison des jeunes, elle sème un peu de joie par son sourire, ses connaissances, son support et son calme légendaire. C’est pourquoi notre société sait très bien que si Vieillesse n’apportait pas son coup de main, beaucoup de nos semblables seraient très seuls avec leurs problèmes particuliers.
Par conséquent, je me sens privilégiée d’avoir connu Vieillesse et de côtoyer toutes ces personnes d’âge mûr en plus d’en être devenue une au fil des années. Mais, loin de moi l’idée de laisser le grand âge me rattraper trop tôt. Cependant, j’y suis déjà préparée par l’exemple de ces personnes remarquables qui m’entourent.
Yvette Cazelais
(Yvette est secrétaire de l'association)

Réflexions d'Aline

Il y a des jours où j'ai mal à l'Amour.
Je désespère d'être regardée, reconnue.
Je ne sens plus son souffle dans mon cou.
A peine une becquée à la volée.
Et il s'en va vers d'autres amours.
Le travail prend tout son temps.
El l'argent est sa maîtresse.
Comme je languis d'une caresse et d'une étreinte.
Que je savourerais sans complainte.
Sentir sa présence dans ma vie.
Pour y mourir en amis.
Sans jamais savoir comment j'ai été aimée.
En passant ainsi par ma raison.
M'aura-t-il aimé à sa façon?
*********************
Il y a de ces jours où l'Amour me fait mal.
Comme si…. Il y a un trop plein d'Amour,
Mon cœur se dilate, mes entrailles éclatent de bonheur.
La vue de la nature et ses beautés dans toutes les saisons.
Le soleil, les nuages, le vent, la pluie et l'arc-en-ciel.
La beauté des oiseaux et des animaux dans leurs espèces.
Dans la venue d'un nouveau- né ; si petit, si frêle.
Le sourire et les caresses des petits enfants.0h!
Les grands bonheurs d'être parents.
Mon Amour s'enflamme à y penser.
L'être humain dans sa diversité.
Dans la détresse comme dans l'allégresse.
Où s’ouvrent la compassion, le partage et la compréhension.
L'Amour infini du don de soi.
Les heureux hasards au cours d'une vie.
Les enchantements des ailleurs.
Les surprises qui me jettent par terre d'émotions
Les fêtes, les réunions de toutes sortes qui amènent la paix et l’harmonie.
L’amour qui fait mal ; c'est la sensibilité à fleur de peau.
Je veux à jamais conserver mes émerveillements.
L'Amour me fait mal, me fait mal qu'un jour.
Le soir venu au coucher du soleil, le mal est parti,
Il ne reste que l'Amour.

Un p'tit bonheur que j'aimerais raconter

Mon aventure commence par la préparation d'un voyage de groupe en Europe. Un pèlerinage avec mes amis Louise et Camille à Fatima au Portugal et Medjugorje en Yougoslavie. Le voyage est organisé pour les dates du 9 mai jusqu'au 28 mai 1987.
Un soir au mois d'avril ; environ 3 semaines avant le voyage, mon amie Louise ; qui est anglophone vient me voir et me dit : Je ne veux plus aller en voyage.. Mais pourquoi que je lui demande ? Elle me répond ce voyage se fera tout en français et je ne comprends pas bien le français et Camille qui est dans l'organisation du pèlerinage n'aura pas le temps de me traduire tout ce que je voudrai comprendre…
A ce moment j'ai un emploi à l'extérieur de la maison. Je suis une femme qui pense toujours très vite. Pour moi il n'y a jamais de problème. Je lui dis tout bonnement ; je peux faire ton interprète si j'y vais. Une bouffée de chaleur m'a enveloppée. Une joie indescriptible m'a habitée. Qu'est-ce que je venais de dire ???
Tout de suite dans ma tête, je suis partie… comment annoncer à mon patron que je pars pour 20 jours en vacances en Europe…? Comment j'annonce à mon mari la même chose ? Comment je me prends pour faire part à Camille que je veux faire le voyage.
En une heure le même soir Camille est mis au courant de mon projet, il est très heureux pour Louise et moi. Mon mari est consentant comme toujours. Il reste à attendre au lendemain pour rejoindre l'agent des voyages Elizabeth. Quant à mon patron … s’il refuse je démissionne de mon travail. Mais il est très conciliant et m'accorde mes vacances.
Comme il reste trois semaines pour me procurer un passeport, le premier de ma vie. Je remplis le formulaire avec toutes les formalités et je me présente au bureau des passeports. À ce moment j'avais omis de répondre à la question : à quel endroit est née votre mère? Je ne le sais pas parce que je n'ai pas connu ma mère et personne de ma famille vivante ne sait. Mais, vu que le temps presse, on m'accorde un passeport d'un mois. Juste pour faire mon voyage…Quel bonheur tout se prépare à temps et je suis du voyage.
Nous avons visité Madrid en Espagne, Lisbonne, Fatima, St Jacques de Compostelle au Portugal. Rome, Assise, San Giovanni de Rotondo, Ancona au nord de l'Italie d'où nous prenons le bateau pour nous rendre à Split en Yougoslavie. Ensuite un autocar pour nous rendre à Medjugorje. Après une semaine passée là-bas nous revenons par Mostar et Dubrovnick la perle de l'Adriatique. Un arrêt de retour à Rome pour une nuit et nous revenons à Montréal.
C'est grâce à ce vAperçuoyage et l'obtention de mon passeport d'un mois que vient la suite de ce p'tit bonheur…
Aline Gosselin
Animatrice, secteur de Montréal